La pertinence historique du festival « Musiques aux Sources » 2024

Les premiers esclaves africains sont déportés au Brésil en 1532.

proclamation de l'abolition de l'esclavage - françois biard
Proclamation de l’abolition de l’esclavage – François Biard

Le commerce triangulaire eut pour effet d’introduire les cultures africaines au Brésil, où elle subirent à leur tour l’influence des cultures européenne et (dans une moindre mesure) amérindienne, de sorte qu’en règle générale les éléments d’origine africaine présents dans la culture brésilienne s’y trouvent aujourd’hui mélangés à d’autres matériaux culturels.

Le 13 mai 1888 le gouvernement impérial signa la Loi d’or qui supprimait l’esclavage au Brésil.

 

Des traces marquantes de la culture africaine sont perceptibles dans différents secteurs de la culture brésilienne, principalement dans la musique populaire, la religion, la gastronomie, le folklore et les festivités populaires.
Les États du Maranhao, du Pernambouc, d’Alagoas, de la Bahia, de Minas Gerais, d’Espírito Santo, de Rio de Janeiro, de São Paulo et du Rio Grande do Sul ont été les plus influencés par la culture d’origine africaine, tant en raison du nombre d’esclaves accueillis à l’époque de la traite que par suite de la migration intérieure des esclaves consécutive à la fin du cycle de la canne à sucre dans le Nordeste. Bien que traditionnellement dévalorisés à l’époque coloniale et au XIXe siècle, les différents ingrédients d’origine africaine présents dans la culture brésilienne ont bénéficié d’un processus de revalorisation à partir du XXe siècle, qui s’est poursuivi jusqu’à nos jours.

La Samba : cette danse brésilienne, qui fait la renommée du pays et qui est d’ailleurs sa danse nationale, est un héritage des esclaves africaines.

Son rythme endiablé est effectivement issu des danses tribales que ces peuples déracinés pratiquaient dans ce Brésil qu’ils n’avaient pas choisi pour maintenir vivantes leurs traditions.
Elle est essentiellement basée sur des percussions, même si des instruments d’harmonie l’accompagnent. Selon les versions, le mot même de « samba » viendraient des expressions « gaieté »  ou bien « excité ». Ce qui convient parfaitement à cette musique – et la danse qui va avec – rapide et syncopée.

Musique à l’origine associée à une danse jugée violente et obscène par la bonne société brésilienne à cause de sa connotation sexuelle, la samba se popularisa à tout le pays et acquit petit à petit droit de cité :
elle devint dans les années trente la musique officielle du carnaval.

 

Quand les esclaves Africains sont arrivés au Brésil, nul n’aurait pu croire que ces derniers allaient tellement influencer la culture portugaise. C’est pourtant bel et bien le cas puis qu’à l’héritage portugaise et amérindienne s’est mélangé les traditions africaines donnant naissance à différentes cultures.
La samba est apparue dans les quartiers pauvres, les favelas, et sur les docks du port de Rio de Janeiro au cours du 20e siècle. Ces zones étaient essentiellement fréquentées par les anciens esclaves noirs qui ont obtenu leur liberté à la fin du 19e siècle. Pour rompre leur quotidien de dur labeur, ces derniers aimaient jouer de la musique avec les moyens du bord. Ils ont alors fabriqué des sortes de percussions assez rudimentaires pour jouer les premières notes de ce qui deviendra la samba.

Le balafon, un instrument à percussion d’origine Africaine, incarne la richesse culturelle et musicale du continent. Avec une histoire remontant à plusieurs siècle, le balafon est bien plus qu’un simple instrument de musique; c’est une pièce maîtresse de l’identité Africaine, résonnant au cœur des traditions, des cérémonies et des célébrations.

 

Les représentations les plus anciennes sont celles reproduites dans le livres de François Froger, publié en 1698 à Paris : Relation d’un voyage fait en 1695, 1696 et 1697 aux côtes d’Afrique, détroit de Magellan, Brésil, Cayenne et isles Antilles, par une escadre des vaisseaux du roy, commandée par M. De Gennes.

"Bufalo, Instrument des Negres"

« La plupart des nègres s’y divertissent à raisonner de l’Alcoran ou à jouer d’un instrument qu’ils appellent balafo, pendant que leurs femmes cultivent la terre. Le balafo n’est autre qu’un arrangement de règles d’un bois fort dur, qui diminuent peu à peu en longueur et qui sont liés ensemble par des courroies de cuir fort minces. Ces mêmes courroies passent autour de petites baguettes rondes, qu’on met entre chacune de ces règles pour y laisser un petit intervalle. Cet instrument a en cela assez de rapport avec un des nôtres : mais celui des nègres est bien plus composé, en ce qu’ils attachent dessous jusqu’à dix ou douze callebasses dont les différentes grosseurs font le même effet que les tuyaux d’orgue. Il se touche aves des baguettes qui ont le bouton couvert de cuir, pour rendre le son loins rude »

— François Froger, Relation d’un voyage fait en 1695, 1696 et 1697… Paris 1698

Découvrez des musiques et des danses traditionnelles dans une ambiance festive au festival « Musiques aux Sources »

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